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Françoise Verchère ... dénonce une «démocratie où le peuple est absent».

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Françoise Verchère ... dénonce une «démocratie où le peuple est absent». Empty Françoise Verchère ... dénonce une «démocratie où le peuple est absent».

Message  sergel Ven 28 Fév - 16:44

http://www.liberation.fr/societe/2014/02/28/notre-dame-des-landes-l-insoutenable-lourdeur-d-une-derive-politique_983604

La manifestation du samedi 22 février à Nantes contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes fut à la fois enthousiasmante et triste. Enthousiasmante parce que près de 50 000 personnes venues de toute la France et 520 tracteurs ont participé à la manifestation déterminée, mais festive. Triste parce que les violences et dégradations commises au centre-ville ont entaché ce qui devait être pour les organisateurs une belle démonstration de leur détermination.
Qui étaient les casseurs ? Les incidents étaient à peine terminés que le préfet de région, Christian de Lavernée, les présidents socialistes de la région Pays de la Loire, du conseil général de Loire-Atlantique, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, et son ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, savaient déjà tout sur eux. L’élite politique et celle de l’autorité administrative dénonçaient les coupables : les occupants de la ZAD, zone de bocage qu’ils ambitionnent de transformer en zone aéroportuaire et qu’ils décrivent comme un repaire de violents irréductibles anarcho-gauchistes. Pour faire bonne mesure, ils accusaient la coordination des 50 associations, partis ou syndicats des opposants d’être la «vitrine légale d’un mouvement armé».
Ces jugements hâtifs commencent à voler en éclats à la lumière de nombreux témoignages de personnes présentes sur les lieux et du visionnage des films et images captées sur place, qui tournent en boucle sur Internet. Les «casseurs» n’étaient pas 1 000 comme l’ont affirmé les autorités mais sans doute entre 200 et 300 face à 1 500 agents des forces de l’ordre suréquipés que l’on a fait attendre passivement pendant plus de deux heures sur la défensive avant d’intervenir. Quand ils sont intervenus, ils l’ont fait sans discernement, usant massivement de lacrymogènes sur des manifestants pacifiques venus là en famille ou d’armes qui ont blessé gravement au moins un jeune qui a perdu un œil.
Pendant ce temps certains cassaient, sans rencontrer d’opposition sérieuse sauf celle, courageuse mais vouée à l’échec de quelques-uns des 50 000 manifestants pacifiques ordinaires. Les lieux susceptibles d’être dégradés (Vinci, commissariat) n’étaient curieusement pas protégés, les feux n’étaient pas éteints alors que c’était possible. Et finalement les forces de l’ordre n’interpellaient qu’une poignée d’individus dont la justice reconnaîtra qu’ils n’étaient que des lampistes… Étrange stratégie du maintien de l’ordre qui s’apparente plus à une stratégie de communication pour jeter l’opprobre sur une manifestation massive, conviviale et sur ses organisateurs. Et qui interroge aussi de manière plus générale sur les méthodes et l’utilisation d’armes, comme les flash-balls, lors de ce type de manifestation.
Le plus choquant dans les accusations portées contre les opposants et habitants de la ZAD du projet d’aéroport, c’est le mépris qu’elles révèlent. Mépris d’une élite sans problème financier, face aux agriculteurs «historiques», face aux nouveaux venus qui ont choisi de mettre en accord leur mode de vie avec leurs convictions, cultivant la terre, faisant eux-mêmes leur pain, acceptant une existence précaire en étant le plus possible autonomes par rapport à une société dont ils réprouvent le mode de fonctionnement économique et les excès destructeurs pour notre environnement.
On a tout dit sur ce projet à propos des désastres économiques, écologiques et sociaux qu’il entraînera sans qu’on puisse lui attribuer un quelconque intérêt pour la collectivité dans quelque domaine que ce soit. On a tout dit aussi sur la farce des études économiques et environnementales complaisantes qui l’ont accompagné, sur la manière dont on a conduit le dossier en respectant la lettre de la loi mais en bafouant son esprit en permanence. Ce dossier est un des exemples de la gouvernance autoritaire que les carriéristes politiques de tous bords veulent instituer et qu’on pourrait qualifier de «démocratie où le peuple est absent».
D’un côté, il y a une poignée d’hommes de pouvoir qui usent et abusent de celui que leur ont confié les électeurs, n’hésitant pas à se laisser aller au mépris, au mensonge, à la manipulation et à une violence «en col blanc». De l’autre des opposants responsables qui ont pris la peine d’étudier le dossier dans ses moindres détails. De très nombreux élus, que nous avons rencontrés et qui ont voté en faveur du projet en ignoraient tout, comme s’il s’agissait de décider de la couleur de bordures de trottoir. Le coût total de cet équipement complètement inutile, travaux connexes compris, n’est pas connu, il devrait dépasser le milliard au moins (quid du tram-train, quid de la ligne à grande vitesse ?) Mais peu importent les milliards quand les coûts sont à la charge des collectivités locales et de l’État, c’est-à-dire financés avec l’argent des contribuables pour finir dans les poches des actionnaires des sociétés concessionnaires.
Des décisions seront sans doute prises dans les semaines qui viennent. Les opposants au projet d’aéroport ont bien compris la manœuvre en cours : justifier la militarisation de la zone de Notre-Dame-des-Landes et le démarrage des travaux par les exactions qui ont été commises à Nantes le samedi 22 février. En quoi ce qui s’est passé et que nous avons condamné pourrait-il justifier un mauvais projet et le non-respect de la loi sur l’eau ? La justice est saisie sur le droit de l’environnement, nous espérons qu’elle donnera un coup fatal au projet. Notre conviction reste intacte. Nous continuerons à démonter les mensonges et la «vérité officielle». Nous demandons au président de la République de bien mesurer les enjeux et de peser le risque qu’il y aurait à commettre l’irréparable face à notre opposition toujours plus déterminée mais pacifique pour ne pas tomber dans une situation qui pourrait devenir rapidement incontrôlable.
(1) CeDpa : Collectif d’élus doutant de la pertinence du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes
(2) ACIPA : Association citoyenne intercommunale des populations concernées par l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes
(3) ADECA : Association de défense des exploitants agricoles concernés par l’aéroport.
Françoise Verchère, conseillère générale, parti de Gauche et membre du CeDpa (1), Anne-Marie Chabot, militante associative, membre de l’ACIPA (2), Sylvain Fresneau, agriculteur, membre de l’ADECA (3), Pierre Giroire, militant associatif Solidarités-Ecologie.

sergel

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Date d'inscription : 01/12/2012

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